Compagnie & Pélerins
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 Les Compagnies d'aventures fin XIVe

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5 participants
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Gérault d'Armagnac
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Gérault d'Armagnac


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MessageSujet: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptySam 5 Sep - 19:31

Je suis tomber sur ce lien par hasard.
C'est un texte de P. Contamine concerant les Compagnies ou Grandes Compagnies entre 1360 et 1370 (à ne pas amalgamer avec les écorcheurs qui sévissaient vers 1440).

A dévorer de toute urgence !!

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1975_num_87_2_2332


Dernière édition par Gérault d'Armagnac le Mer 17 Fév - 16:47, édité 1 fois
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Baptiste




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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptySam 19 Sep - 20:35

Voila quelques sources bien sympa :

Livre des sources médiévales:
LETTRES DU ROI CONTRE LES ROUTIERS
QUI COURENT EN PAYS DE LANGUEDOC (1413)

Les lettres qui suivent ont été données à Paris le 10 août 1413 par Charles VI. Elles s'intitulent "Lettres contre les routiers et soldats qui couroient sans congé le pays du Languedoc et pilloient partout". Elles concernent ces hommes d'armes professionnels qui, n'étant plus employer pour "faire la guerre" sous la bannière d'un prince, d'un roi ou d'un grand du royaume, poursuivaient alors, pour leur propre compte, des actions militaires contre la population urbaine et rurale. Le cas le plus connu de ce type de rassemblement est la "Grande Compagnie" qui s'étant formée en 1361, dans la Champagne, ravaga pendant quatre longues années une bonne partie de la France :
Charles, par la grace de Dieu Roy de France, au sénéchal de Toulouse ou à son lieutenant, Salut. Il est venu à notre connoissance que depuis peu de temps en ça plusieurs gens darmes, archiers, arbalestiers, gens de compagnie, routiers et autres gens de guerre sans avoir sur ce congé et licence de nous par nos lettres, ne autrement, deuement se sont tenus et tiennent en plusieurs lieux et villages de notre Royaume pour eux traire vers nostre ville de Paris et y pillent et robent notre povre peuple, vivent sur iceluy et gastent leurs biens et y font plusieurs autres grands dommages, maux et outrages dont notre dit peuple, qui a esté moult opprimé en autres manières, tant pour la guerre comme pour la mortalité grande qui n'a guères y a esté, seroient désert du tout et s'en pouroient ensuir très grands et irréparables inconvéniens à Nous et à notredit royaume, si hastivement n'y estoit pourveu;
Et, pour ce, Nous, voulans y pourvoir et préserver et garder à notre pouvoir notredit peuple desdites roberies, dommages, maux et inconvéniens, comme tenus cy sommes, et mesmement que l'en est sur apointement de bon accord des débas et descorde qui ont esté entre aucuns de nostre sang et lignage, et l'entendons a mettre à fin et conclure au playsir de notre Seigneur, vous mandons, commettons et enjoignons estroitement qu'incontinent ces lettres, veues toutes excusations cessans et autres choses arrière mises, vous, tant par cas et publications à haute voix et son de trompe comme autrement, faites faire en tous les lieux accoutumez à faire, cris et publications par tous les lieux de votre sénéchaussée et ressort d'icelle que vous verrez estre à faire commandement, de par Nous, à tous les viguiers, prévosts, capitaines, gardes, bourgeois et habitans de villes, châteaux, forteresses, ports, passages, jurisdictions et détroits des mettes de votredite sénéchaussée et ressort, que sur quanque ils se peuvent meffaire envers Nous, ils ne souffrent, ne laissent aucunes des dites gens d'armes, archiers, arbalestiers, compagnies, routiers et autres gens de guerre entrer, ne passer par lesdits lieux, et semblablement, que vous fassiez commandement à icelles gens d'armes, archers, arbalestiers, compagnies, routiers et autres gens de guerre, estans ez termes d'icelle séneschaussée et ressort, et aussy à toutes autres gens d'armes quelconques qui y viendront ou s'y assembleront, sans avoir sur ce mandement, licence ou congé de Nous, dont il appert par Nos lettres patentes passées en notre grand conseil et de date subséquent ces présentes, que sur peine de forfaire corps et bien, et sur quanques ils se peuvent méfaire envers Nous, ils s'en départent tantost après ledit commandement, sans y séjourner aucunement, ne y retourner, ne eux y assembler en quelque manière que ce soit, et s'il y aucunes desdits gens d'armes qui ayent pris ou occupent aucunes villes, châteaux et forteresses ez termes de votredite sénéchaussée et ressort, que vous leur faites ou faites faire commandement, de par Nous comme dessus, qu'ils s'en départent et le vous rendent et baillent par Nous, tantost et sans délay, à ce qu'elles soient gardées de par Nous, en commettant par vous à la garde d'icelles telles personnes que vous verrez estre à faire jusques à ce que, par Nous, en soit autrement ordonné.
Et en cas que les dessusdits seroient, des choses devant dites, refussans, délayans ou en demeure, que vous les prenez ou faites prendre prisonniers pour en estre faite par vous telle punition qu'au cas appartiendra, et aussy en prenant réalment lesdites villes, châteaux et forteresses qu'ils occuperont, et les faisant garder de par Nous comme dit est, en procédant pour ce estre les dessusdits, et à chacun d'eux, à force et puissance d'armes, se mestier est, et par toutes les autres meilleures voyes qu'il se pourra faire en convoquant et apellant pour ce avec vous, se mestier est, de nos sujets nobles et autres de votredite sénéchaussée et ressort, et d'ailleurs environ, et, de ce, faites tant que la force en soit nostre et vous en demeure, ausquels, nos sujets, Nous mandons par ces mesmes lettres que, pour faire ce que dit est, ils voisent avec vous, si tost qu'ils en seront requis, et, pour ce, se arment et assemblent de tout leur pouvoir et vous aident à entériner et accomplir les choses dessusdites, et s'il avenoit qu'en ce faisant, iceux gens d'armes ou aucuns d'eux, se voulussent mettre a deffense ou rebeller, par quoy il convinst procéder et contreux par voie de fait, et il en y avoit aucuns morts ou mutilez, Nous ne voulons qu'il puist tourner à aucun préjudice aux dessusdits nobles, ne à autres qui seroient en votre compagnie et à votre aide, mais voulons qu'ils en soient et demeurent à toujours quittes, et leur pardonnons dès maintenant pour lors, en tant que mestier seroit, et aussy voulons et ordonnons que si lesdits désobéissans ou rebelles avoient chevaux, harnois et autres biens quelconques, ilssoient employez et convertis au défrayement et dépayement de ceux qui, ainsy, les auront subjuguez, pris et emprisonnez, et avec ce, voulons et donnons congé, licence, autorité et mandement espécial à tous nosdits sujets, qu'ils puisent rescorré à icelles manières de gens leurs biens, s'ils s'efforçoient de les vouloir, prendre et emporter et garder, que ces choses dessusdites n'aient aucun deffaut; de ce faire nous donnons et aussy à vos commis et députez en cette partie plein pouvoir, autorité et mandement espécial, mandons et commandons à tous nos justiciers, officiers et sujets que, à vous, et à vosdits commis et députez, en faisant les choses dessusdites, obéissent et entendent diligemment, et, à vous, prestent et baillent conseil, confort, aide, secours et présence, se mestier est, et requis en sont.
Mandons, outre ce, à nos amez et feaux gens tenans et qui tendront notre Parlement à Paris, les maistres des requestes de Notre hotel, les gens tenans les registres de Notre palais à Paris, à vous, sénéchal, et à tous nos autres justiciers, officiers, commisaires et sergens, ou à vos lieutenans, et à chacun de vous, si comme à luy appartiendra, par toutes les causes, querèles, debtes, biens et possessions quelconques des dessusdits nobles et autres qui, ainsy, seront en votre compagnie, pour le fait dessus toucher, vous tenez et faites tenir en estat du jour qu'ils partiront pour y aller jusques à quinze jours après leur retour, sans faire ne souffrir estre fait ou attenté cependant aucune chose, au contraire aller contre d'eux, leurs pleiges ou autres pour eux obligez, mais si fait estoit, le remettez ou faites remettre sans délay à estat deu, car ainsy Nous plaist il, et voulons estre fait par la teneur de ces présentes, au vidimus desquelles fait sous seel royal, pour ce que ce présent original ne poura pas par aventure estre exhibé et monstré par tout il seroit besoin. Nous voulons estre adjoutée pleine foy pareillement de qu'à ce dit présent original.
Donné à Paris le Xe jours d'aoust, l'an de grâce mil quatre cens et XIII, et de nostre règne le XXXIIIe.
Par le Roy en son grand conseil ou messieurs les ducs de Guyenne, de Berry, de Bourgongne et de Bar, le duc Louis en Bavière, vous et autres estoient. Perron.
Source: Archives Départementales de l'Hérault, Série A1, folios 326 v° à 329 r°. Auteur de la transcription: Jean-Claude TOUREILLE
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Baptiste




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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptySam 19 Sep - 20:35

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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyDim 20 Sep - 22:35

Pas mal d'infos aussi pour qui s'intérrèsse à la vie de Dugesclin.
La vie d'arnaud de Cervole vos aussi le détour.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Arnaud_de_Cervole
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Gérault d'Armagnac
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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyDim 20 Sep - 23:36

Tu allume ton pc, tu prends deux bieres...
Tu ouvre internet explorer, tu prends une biere...
Tu prends ta souris avec la main droite (alors que la gauche tiens la nouvelle canette que tu viens d'ouvrir) et du cible le lien. Applique toi, avec quatres bieres dans le cornet c'est moins facile !
Tu clique soudainement et d'un geste aussi sec que tu le peux, tu appuis sur le bouton situé a droite (rappelle toi, la droite est a l'opposé de la gauche, coté ou tu tiens ta sixième canette...) et tu choisis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet"...

Et la magie... Ca fonctionne !

Ivrogne !

lol3
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Pecorette
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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyLun 21 Sep - 18:50

Quoi !!! il vous faut la traduction pour lire froissard ? vous me choquez
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Baptiste




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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyLun 21 Sep - 20:39

Je l'ai mis exprès pour toi ! Razz
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Pecorette
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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyLun 21 Sep - 22:39

ben figure toi que MOA je lit Froissard dans le texte !
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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyLun 21 Sep - 22:48

Hier ca machais pas,ce soir ca marche et je n'est rien bu aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyMar 22 Sep - 0:44

J'aime la nuance... "je n'ai rien bu aujourd'hui"
D'habitude les autres jours ils boit : je vous l'avait dit !! Les Compagnies d'aventures fin XIVe Icon_biggrin
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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyMer 23 Sep - 22:16

Rien que de l'eau bien sur.Ces articles sont vraiment interressants.ILs permette de mieux comprendre toute la complexité de la guerre au moyen age.La soldatesque,a tous niveau,avait une liberte de manouevre bien plus grande que de nos jours.Ca laisse à réflechir...
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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyJeu 24 Sep - 0:44

Oui mais ca ne parle pas de l'organisation d'une grande compagnie.
Mais on peux suposer que pour manoeuvrer 6 ou 8000 compaings, il ne faut pas que ce soit des simple soudards. Ce devait etre une armée, avec la discipline qui va avec. Le systeme feodal devait s'appliquer pleinement (donc la pyramique hierarchique).
Mais qu'en est il du chef ?
Le cas Marchès n'est pas éloquent. Il a été exécuté suite a son procès ou on l'a condamné pour des tas de chefs d'inculpation, alors que son oncles, qui en a fait tout autant a été gracié et rétribué pour avoir livré son neveu...
Il serait interessant d'orienter nos recherches vers l'organisation et la vie quotidienne de ces troupes. Ce sont, on le sait, des paysans, des artisans, des gens de rien pour la piétaille, mais les chefs peuvent tout autant etre paysans, bourgeois, voire batards ou cadets de haut lignage.
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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyVen 25 Sep - 0:27

Quelques routiers célebres du 14 ieme

Robert knolles
Du guesclin
Arnaud de cervole

Jean Chandos "livre dispo sur price minister"

Vies de grands capitaine francais du moyen age 29.99 usd sur amazon
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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyMar 3 Nov - 11:45

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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyMar 3 Nov - 11:47

Des brigands aux Grandes Compagnies...


Les bandes de chevaucheurs sèment la terreur dans les campagnes, voire les villes, à force de pillages et de rançons. Le roi comme le pape ont bien du mal à enrayer ce fléau endémique.

Un certain Mérigot Marchès, routier et fier de l'être s'exprime en ces termes : « Après les premiers désastres de la guerre de Cent Ans et la Peste noire, voici que les campagnes de France connaissent un nouveau fléau : les Grandes Compagnies. J'ai fait ce qu'on peut et doit faire de bonne guerre, comme prendre Français, les mettre de rançon, pris et pillé sur le pays, [...] bouter et faire bouter feux. »

Le terme de routier vient de l'ancien français rout , « rompu » et désigne, à partir du XIIe siècle, une fraction de troupe, une bande ; les routiers qui la composent deviennent rapidement synonymes de mercenaires et, dès les années 1350, de soldats incontrôlés et pillards. Le phénomène des « compagnies d'aventure » se développe d'abord en Italie à la fin du XIIe siècle, et s'amplifie au cours du XIVe siècle, quand les habitants des riches cités de la Péninsule délaissent le service militaire et délèguent tout le métier des armes à des bandes mercenaires, italiennes ou non. En temps de paix, ces troupes vivent sur le pays et constituent un fléau endémique. En France, où le pouvoir central est plus fort, le recours à des mercenaires apparaît plus discret et leur contrôle, plus étroit. Cependant, les bandes de soldats savent profiter habilement des défaillances politiques, et à trois reprises, elles ont pu constituer un réel cauchemar pour la société française : la première période se situe à la fin du XIIe siècle, dans le cadre de la lutte contre les hérésies ; la seconde correspond à l'apparition des Grandes Compagnies dans les années 1360, et la troisième, à celle des Écorcheurs, au lendemain du traité d'Arras de 1435.

Les Grandes Compagnies se mettent à foisonner après la signature du traité de Brétigny en mai 1360, lorsque le roi d'Angleterre, Édouard III, impose aux Français une paix humiliante. Celle-ci n'apporte pas la quiétude tant attendue dans toutes les campagnes, bien au contraire. Car les gens d'armes, une fois libérés de leur charge militaire, refusent de se disperser et de revenir à la vie civile. En effet, le retour dans leurs terres natales ne leur apporterait rien, et ces hommes, habitués à un mode de vie libre et aventureux, préfèrent continuer la guerre pour leur compte. Ne respectant rien, ils pillent et rançonnent les pays qu'ils traversent, qu'ils soient sous juridiction française ou anglaise. Dès lors, les souverains doivent affronter ce nouveau fléau. Les condamnations royales, sans cesse répétées, semblent parfaitement inutiles.

Les noms donnés à ces bandes armées indiquent que la plupart étaient formées de mercenaires étrangers, appelés par les rois au moment des guerres. Leurs noms - Brabançons, Catalans, Basques, Aragonais ou Navarrais - correspondent à des aires de recrutement particulières : des contrées peu fertiles et surpeuplées, situées aux marches du royaume de France. Dès le XIIe siècle, les routiers ont en outre reçu d'étranges surnoms, qu'on a du mal à interpréter : ainsi celui de Paillers viendrait de ce qu'ils arboraient un brin de paille sur leur coiffe, ou de ce qu'ils incendiaient systématiquement les meules de paille. Quant au terme de Cotereaux, il pourrait dériver de « couteau », ou de « cottier » (un paysan pauvre), ou de « coterie » (association), ou encore de « coterel » (une petite cotte de maille)... Ces compagnies s'avèrent assez hétérogènes dans leur composition. La plupart de leurs membres sont issus de milieux très humbles, déracinés par la misère et la guerre. Mais les personnalités qui intéressent les grands chroniqueurs attestent de nobles origines. Combien de bâtards parmi les capitaines de compagnie ! Jean Froissart rapporte ainsi l'exemple du capitaine Le Bascot, également nommé le Bâtard de Mauléon, employé par les Anglais. Cet « homme d'armes expérimenté et hardi » appartient à la vieille noblesse poitevine ; écuyer, il gagne ses éperons de chevalier à la bataille de Poitiers (1356), et s'assure d'ailleurs quelques rentrées d'argent en rançonnant trois hommes d'armes français. Jouissant d'une excellente réputation militaire, il ne cesse d'être recruté pour partir en campagne : il participe à la croisade de Prusse contre les païens, réprime une jacquerie en France, affronte les armées françaises tantôt aux ordres du roi de Navarre, Charles le Mauvais, tantôt à ceux d'Édouard III en 1359 ; et finalement, il rejoint la Grande Compagnie qui remporte la bataille de Brignais en 1362. Cet aristocrate hésite ainsi entre l'idéal chevaleresque traditionnel et une vie de rapines.

À l'époque des Écorcheurs (vers 1435-1440), Mérigot Marchès et bien d'autres capitaines de routiers, d'origine noble, finissent sur l'échafaud, tel le Bâtard de Bourbon. Mais certains s'en tirent beaucoup mieux et réalisent même une prodigieuse ascension sociale. Bertrand du Guesclin (v. 1320-1380) en constitue le meilleur exemple : issu d'une petite famille de Bretagne, noble, mais sans fortune, il serait peut-être resté à la tête d'une compagnie si ses exploits n'avaient attiré sur lui la faveur de Charles V, qui finit par lui conférer - privilège exceptionnel - l'épée de connétable de France.

Quelques roturiers arrivent aussi à se fabriquer un nom redoutable. Froissart, encore, ne cache pas son admiration pour un dénommé Croquard, à l'origine « pauvre garçon et longtemps page du seigneur d'Erclé en Hollande » ; ce jeune homme prend très tôt conscience qu'il peut s'enrichir et devenir puissant grâce à la science des armes ; il se met ainsi au service d'un capitaine et l'accompagne durant les guerres de Bretagne dans les années 1350. Lors d'une rencontre, son maître est tué, raconte le chroniqueur, mais « pour sa fidélité, ses compagnons l'élurent capitaine au lieu de son maître. Depuis, en bien peu de temps, il gagna tant, par rançons et prises de villes et de châteaux, qu'il devint riche au point d'avoir, disait-on, 60 000 écus, sans les chevaux, dont il avait bien en son étable vingt ou trente bons coursiers. Avec ce, il avait renom d'être le plus appert hommes d'armes qui fut au pays. » Ses exploits attirent aussi l'attention du roi de France, qui lui promet le titre de chevalier, ainsi que 2 000 livres de rente, mais, au contraire de Du Guesclin, Croquard préfère conserver sa liberté d'action et refuse cette offre généreuse.

L'organisation des Compagnies diffère peu. Toutes sont dirigées par un chef, choisi par ses hommes d'armes pour sa figure charismatique et ses qualités guerrières. Ces capitaines imposent des règles militaires : leurs hommes doivent leur jurer obéissance et suivre une discipline très stricte ; ils reçoivent en retour une solde et une part de butin. Les chroniques évoquent parfois des compagnies « sans tête », mais cela ne signifie pas que ces bandes agissent sans capitaine, seulement que celui-ci n'est pas reconnu par les autorités officielles. Leurs effectifs peuvent varier considérablement. Innombrables sont les petites bandes, composées de quelques dizaines d'hommes à peine, qui vivent sur le pays et pillent chaque jour des lieux différents, s'attaquant de préférence à des paysans sans défense. Les plus dangereuses rassemblent plusieurs milliers de combattants - jusqu'à 15 000 ou 16 000 hommes, selon Froissart. Ces Grandes Compagnies, bien organisées et conduites par un capitaine souvent connu, terrorisent le peuple : occupant une place forte ou de petites agglomérations, elles mettent en coupe réglée toute une région, et parfois même imposent un système seigneurial à la population locale ; les pauvres gens doivent ainsi respecter de nouvelles règles, obéir au capitaine, érigé en seigneur, et lui payer des impôts. Le capitaine agit quelquefois en administrateur pointilleux : afin de contrôler la circulation des hommes et des marchandises, il délivre des sauf-conduits et distribue des quittances d'imposition aux « sujets » ayant bien payé la redevance. Les plus ambitieux s'allouent des domaines dignes d'un grand féodal. C'est ainsi qu'à la fin du XIVe siècle, le fameux Geoffroy Tête-Noire se donne les titres de duc de Ventadour, comte de Limousin, sire et souverain de tous les capitaines d'Auvergne, Rouergue et Limousin. Selon Froissart, Tête-Noire gère le domaine et château de Ventadour « comme son bon héritage », et il gouverne si sévèrement les terres environnantes que « toutes gens labourent en paix », moyennant quelque contribution, bien sûr...

Éradiquer ces compagnies s'avère une nécessité vitale, mais comment faire ? Les condamnations royales ou pontificales ne servent à rien. Il faut donc rassembler de nouvelles troupes pour chasser les anciennes, ce qui n'est pas si facile dans un climat politique tendu et une crise financière profonde. En outre, les routiers, qui n'ont aucune merci à espérer des troupes régulières, se battent avec acharnement. Le 6 avril 1362, les Français, qui ont réussi à former une belle armée, viennent combattre la Grande Compagnie installée dans la forteresse de Brignais, près de Lyon, sur le Rhône. Mais le chef des routiers, Seguin de Badefol, fin stratège, ne laisse en vue que 5 000 hommes mal armés, et lorsque l'armée régulière approche de la place, des milliers de routiers, puissamment équipés, dévalent soudain les pentes environnantes au cri de « Aye Dieu, aye as compaignies ». Malgré le courage des chevaliers, l'armée royale est entièrement taillée en pièces : le comte de Joigny, le comte de La Marche, Jacques de Bourbon, son fils, et le jeune comte de Forez sont massacrés, et la plupart des survivants, faits prisonniers, doivent payer une exorbitante rançon.

La seule solution pour se débarrasser des routiers consiste en fait à engager ces troupes pour les envoyer se battre au loin, en Barbarie (Afrique du Nord), en Espagne, en Italie, voire en Hongrie contre les Turcs qui sont en train d'envahir les Balkans. En 1360, des compagnies occupent la forteresse de Pont-Saint-Esprit et pillent les campagnes jusqu'aux portes d'Avignon : terrorisé et lassé de payer sans cesse, le pape charge alors le marquis de Montferrat d'emmener ces pillards guerroyer en Lombardie contre une grosse somme de florins. Mais Seguin de Badefol, qui commande l'une des principales compagnies, refuse de déloger. En 1365, le pape, cette fois-ci rançonné par la compagnie d'Arnaud de Cervole, dit l'Archiprêtre, s'accorde avec l'empereur germanique pour recruter ce capitaine. Celui-ci accepte et rassemble, légitimement cette fois-ci, des compagnies encore plus nombreuses ; mais au dernier moment, il préfère changer d'avis et, à la tête de troupes fraîches, reprend sa vie d'aventures et de pillages. De son côté, Charles V profite d'une guerre civile qui déchire l'Espagne pour envoyer de l'autre côté des Pyrénées Du Guesclin et nombre de compagnies (1365). Il faudra en fait plusieurs décennies pour revenir à une situation normale.

Routiers ou gens d'armes, il s'agit là plus d'abstractions que de réalités concrètes pour ceux qui subissent les malheurs de la guerre. Les paysans, dont les récoltes sont ravagées, le bétail volé et les granges brûlées, ne font pas forcément la différence entre amis et ennemis, armée régulière et troupes débandées... Froissart rapporte que « les pauvres gens chantaient une note entre leurs dents, tout bas : "Allez-vous-en, ordures de crapaud, que jamais ne puissiez revenir." » De leurs chansons à la vérité, il n'y a qu'un pas : quand les autorités traditionnelles se révèlent incapables de maintenir l'ordre public et la sécurité, ce sont les villageois qui s'arment et affrontent les routiers. Ils remportent parfois quelques succès qui impressionnent les chroniqueurs, comme ce chef de routiers bretons, Maurice de Tresiguidi, qui est pris au piège par les gens du peuple en 1361. Bien sûr, ces opérations ne suffisent pas à éliminer véritablement la menace, mais pour les routiers et les hommes d'armes isolés, les campagnes ne sont pas sûres non plus.


Dernière édition par Gérault d'Armagnac le Mar 3 Nov - 11:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyMar 2 Fév - 4:00

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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyMar 2 Fév - 4:57

Des grandes compagnies du XIVe ...
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1844_num_5_1_451773?luceneQuery=%28%2B%28content%3Acompagnies+title%3Acompagnies%5E2.0+fullContent%3Acompagnies%5E100.0+fullTitle%3Acompagnies%5E140.0+summary%3Acompagnies+authors%3Acompagnies%5E5.0+illustrations%3Acompagnies%5E4.0+bibrefs%3Acompagnies%5E4.0+toctitles%3Acompagnies%5E4.0+toctitles1%3Acompagnies%5E3.0+toctitles2%3Acompagnies%5E2.0+toctitles3%3Acompagnies%29+%2B%28content%3Ad%27aventures+title%3Ad%27aventures%5E2.0+fullContent%3Ad%27aventures%5E100.0+fullTitle%3Ad%27aventures%5E140.0+summary%3Ad%27aventures+authors%3Ad%27aventures%5E5.0+illustrations%3Ad%27aventures%5E4.0+bibrefs%3Ad%27aventures%5E4.0+toctitles%3Ad%27aventures%5E4.0+toctitles1%3Ad%27aventures%5E3.0+toctitles2%3Ad%27aventures%5E2.0+toctitles3%3Ad%27aventures%29+%2B%28content%3AXIVe+title%3AXIVe%5E2.0+fullContent%3AXIVe%5E100.0+fullTitle%3AXIVe%5E140.0+summary%3AXIVe+authors%3AXIVe%5E5.0+illustrations%3AXIVe%5E4.0+bibrefs%3AXIVe%5E4.0+toctitles%3AXIVe%5E4.0+toctitles1%3AXIVe%5E3.0+toctitles2%3AXIVe%5E2.0+toctitles3%3AXIVe%29%29+AND+%28+%2Bpole%3A%28revue%29+%2Baccess_right%3A%28free%29+%29&words=compagnies&words=100&words=140&words=aventures&words=XIVe&words=revue&words=free

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1842_num_3_1_451653?luceneQuery=%28%2B%28content%3Acompagnies+title%3Acompagnies%5E2.0+fullContent%3Acompagnies%5E100.0+fullTitle%3Acompagnies%5E140.0+summary%3Acompagnies+authors%3Acompagnies%5E5.0+illustrations%3Acompagnies%5E4.0+bibrefs%3Acompagnies%5E4.0+toctitles%3Acompagnies%5E4.0+toctitles1%3Acompagnies%5E3.0+toctitles2%3Acompagnies%5E2.0+toctitles3%3Acompagnies%29+%2B%28content%3Ad%27aventures+title%3Ad%27aventures%5E2.0+fullContent%3Ad%27aventures%5E100.0+fullTitle%3Ad%27aventures%5E140.0+summary%3Ad%27aventures+authors%3Ad%27aventures%5E5.0+illustrations%3Ad%27aventures%5E4.0+bibrefs%3Ad%27aventures%5E4.0+toctitles%3Ad%27aventures%5E4.0+toctitles1%3Ad%27aventures%5E3.0+toctitles2%3Ad%27aventures%5E2.0+toctitles3%3Ad%27aventures%29+%2B%28content%3AXIVe+title%3AXIVe%5E2.0+fullContent%3AXIVe%5E100.0+fullTitle%3AXIVe%5E140.0+summary%3AXIVe+authors%3AXIVe%5E5.0+illustrations%3AXIVe%5E4.0+bibrefs%3AXIVe%5E4.0+toctitles%3AXIVe%5E4.0+toctitles1%3AXIVe%5E3.0+toctitles2%3AXIVe%5E2.0+toctitles3%3AXIVe%29%29+AND+%28+%2Bpole%3A%28revue%29+%2Baccess_right%3A%28free%29+%29&words=compagnies&words=100&words=140&words=aventures&words=XIVe&words=revue&words=free

Le sceau d'une compagnie d'aventure de 1305 : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1925_num_69_2_75101?luceneQuery=%28%2B%28content%3Acompagnies+title%3Acompagnies%5E2.0+fullContent%3Acompagnies%5E100.0+fullTitle%3Acompagnies%5E140.0+summary%3Acompagnies+authors%3Acompagnies%5E5.0+illustrations%3Acompagnies%5E4.0+bibrefs%3Acompagnies%5E4.0+toctitles%3Acompagnies%5E4.0+toctitles1%3Acompagnies%5E3.0+toctitles2%3Acompagnies%5E2.0+toctitles3%3Acompagnies%29+%2B%28content%3Ad%27aventures+title%3Ad%27aventures%5E2.0+fullContent%3Ad%27aventures%5E100.0+fullTitle%3Ad%27aventures%5E140.0+summary%3Ad%27aventures+authors%3Ad%27aventures%5E5.0+illustrations%3Ad%27aventures%5E4.0+bibrefs%3Ad%27aventures%5E4.0+toctitles%3Ad%27aventures%5E4.0+toctitles1%3Ad%27aventures%5E3.0+toctitles2%3Ad%27aventures%5E2.0+toctitles3%3Ad%27aventures%29+%2B%28content%3AXIVe+title%3AXIVe%5E2.0+fullContent%3AXIVe%5E100.0+fullTitle%3AXIVe%5E140.0+summary%3AXIVe+authors%3AXIVe%5E5.0+illustrations%3AXIVe%5E4.0+bibrefs%3AXIVe%5E4.0+toctitles%3AXIVe%5E4.0+toctitles1%3AXIVe%5E3.0+toctitles2%3AXIVe%5E2.0+toctitles3%3AXIVe%29%29+AND+%28+%2Bpole%3A%28revue%29+%2Baccess_right%3A%28free%29+%29&words=compagnies&words=100&words=140&words=aventures&words=XIVe&words=revue&words=free
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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyVen 5 Fév - 20:01

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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyVen 5 Fév - 23:19

"En 1365, le pape, cette fois-ci rançonné par la compagnie d'Arnaud de Cervole, dit l'Archiprêtre, s'accorde avec l'empereur germanique pour recruter ce capitaine"

Modification Arnaud de Cevolle a ranconné le pape en 1357 et pas en 1365
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MessageSujet: Re: Les Compagnies d'aventures fin XIVe   Les Compagnies d'aventures fin XIVe EmptyJeu 11 Mar - 16:52

Voici l'extrait d'un document traduit du latin qui ne correspond pas tout à fait à notrepériode mais qui pourra nous donner une idée de contrat : c'est un extrait de l'article de Daniel WALEY "Le origine della condotta nel Duecento e le compagnie di ventura", Rivisista Storica Italiana, 1976, p. 531 - 538.
L'avantage, c'est qu'il s'agit d'une source florentine, un engagement de milites en 1277. Le seigneur Inghilese, apparement un Français de Provence, peut apparaître comme un proto-condottière.
NB : Les termes miles, milites, contado, tamburelli, signa sont à mettre en italique.

"An nom du Christ. Amen. Voici les pactes et conventions passés entre la commune de Florence et le seigneur Inghilese, chevalier ultramontain de Saint-Rémy : Que le seigneur Inghilese conduise pour la commune de Florence cent milites d'Outremont pour les services de la commune de Florence et de la partie des guelfes de la cité et du contado. Et que chaque miles ait un bon cheval d'armes et soit bien armé avec pancière, harnais ou cuirasse ou gros pourpoint, avec jambières ou chausses de fer, gorgerin, heaume de fer ou bacinet, écu ou pavois, épée, lance ou couteau. Et qu'il ait pour chaque miles chaque mois sur les recettes de la commune de Florence 11 livres de petits florins. Et pour cinquante milites qu'il y en ait un qui porte bannière et qui aura double paye.
De même, que lesdits milites aient trente roncins et qu'ils aient pour solde mensuelle, pour chaque roncin, sur les recettes de la commune de Florence, 5 livres de petits florins.
De même, que pour cent milites soit fait un capitaine qui ait un cheval d'armes et deux autres, et qu'il ait double paye. Et parmi ces cents milites, qu'il y ait deux tambours (tamburelli) avec instrument à vent ou deux trompettes qui reçoivnt une solde de miles.
De même, que leur chevaux soient inscrits, que soient consignés leurs marques (signa) par le notaire choisi par la commune de Florence pour inscrire ces chevaux, qu'ils soient estimés par le maréchal et deux autres bons et loyaux homme, l'un pour la commune et l'autre pour lesdits milites. Et que chaque cheval soit d'armes et estimé au moins à 30 livres de petits florins.
De même, que les chevaux des milites soient, en fonction de leur stimation, remboursés sur les recettes de la commune de Florence, s'ils sont tués ou blessés lors d'un combat contre les ennemis de la commune fait sur ordre du podestat ou du capitaine. Pour chaque mort ou blessure, ils devront apporter la preuve au seigneur vicaire ou à son familier, avant trois jours obligatoirement, pour être remboursés dans les dix jours suivants. Dans l'intervalle, ils ne percevront pas de solde. Et une foiseffectué [le remboursement, ils devront] chevaucher avec un bon cheval ou jument, comme avec le précédent, et le faire inscrire dans les trois jours ou ils perdront leur solde.
De même, ils seront tenus, de quelque manière que ce soit, de chavaucher sur l'ordre et à volonté du seigneur vicaire [de Charles d'Anjou] et du seigneur capitaine ou de l'un d'entre eux, de jour comme de nuit, dans le cité et le contado de Florence et là où ils voudront.
Celui qui ne chevaucherait pas, après en avoir reçu l'ordre, serait condamné par le vicaire ; il payeriat, pour le premier jour, 40 sous de petits florins, et pour chaque autre jour, 10 sous ; in ne pourra être fait échange de la personne ou du cheval
De même, ils seront tenus de faire montre de leurs personnes, de leurs chevaux et de leurs armes, chaque fois qu'ils en seront requis par les seigneurs capitaine, présent et à venir, et vicaire, ou l'un d'entre eux ou par une autre personne par eux ordonnés ou nommée, de jour et de nuit, sous peine et condamnation portées par lesdits seigneurs vicaire, capitaine ou autre.
De même, si l'un desdits milites faisait un échange de personne, de chevaux ou d'armes quand on fait la montre ou lors des chevauchés, chaque miles serait tenu de payer à la commune de Florence et à son camérier, selon la peine et la condamnation laissés à la volonté des seigneurs vicaires de Florence, si elle le réclame, dans les quatre jours après la délcaration faite par la commune, obtenant de celle-ci à titre de gain, 25 livres de petits florins, pour un cavalier, 10 livres, pour un piéton, plus les biens meubles des ennemis. Et si tel ou tel captif refusat, qu'il leur soit licite de faire cela selon leur volonté, sans qu'il y ait mort, étant entendu qu'on ne considère pas comme faisant partie desdits ennemis (...) les factieux, ou ceux qui sont bannis ou condamnés pour quelque méfaits.
De même, s'il arrivait que parmi lesdits milites ou soudoyers, certains soient pris par les ennemis de la commune de Florence, il sera possible de les échanger et de faire échange avec les ennemis pris ou à prendre semblables à eux, étant précisé que si lesdits soldats reçoivent de l'argent de la commune de Florence pour ledit échange, ils devront impérativement le restituer au camérier de la commune de Florence.
De même, que la commune de Florence leur fasse caution idoine pour quatre mois et leur verse la paye dans les deux premiers mois.

[...]
De même, ledit seigeur Inghilese et lesdits soldats jureront sur les saints évangiles de Dieu de veiller, observer et tenir pour établi tout ce qui a été dit.
De même, que ledit seigeur Inghilese donne caution fidéjussoire idoine pour ce qui est dit, pour lui et chacun des milites qu'il inscrira à la solde ou alors chaque miles pour lui-même.

[...]
De même, si entre les susdits milites ou soldats advenait une querelle pour quelque méfait, qu'il soit licite au podestat de la commune de Florence et à son vicaire de les punir.
De même, que desdits cent milites, il en conduise cinquante d'ici à la mi-mai et conquante d'ici aux calendes de juin.
[...]"
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